Muriel De Lathouwer : A l’université, nous étions chouchoutées par nos congénères masculins…

Marylin

Muriel, c’est un généreux sourire. C’est la sincérité, l’Humanisme et l’élégance naturellement couplés à l’intelligence, au courage et à la légitime réussite.
« Parce qu’on n’a rien sans rien ». Muriel incarne l’énergie positive et le dynamisme. Une femme ingénieure enthousiaste.
Tant mieux car... C’est contagieux !

Muriel De Lathouwer, heureuse maman de deux enfants (3 et 9 ans) est membre du conseil d’administration de l’entreprise liégeoise EVS, cotée en bourse, spécialisée dans les systèmes de production vidéo en direct, et leader mondial dans son secteur, grâce notamment à une de ses inventions les plus connues : le ralenti instantané.

Elle dirige également deux PME actives dans le secteur des bâtiments durables et exemplaires : ARIADE Carbone, un bureau d'études et de conseil spécialisé en performance énergétique et environnementale et MucH une société de promotion immobilière de logements éco-construits à énergie positive, via laquelle, elle propose également ses services de consultance en stratégie et marketing pour les PME.

Sa brillante carrière, Muriel la débuta en qualité de consultante pour le compte d’Accenture (dénommé à l’époque Andersen Consulting), avant d’œuvrer énergiquement, durant près de 8 années, pour la firme de conseil stratégique aux entreprises McKinsey, à Bruxelles, dont elle fut « Associate Principal » - soit, une haute fonction de cadre supérieur - entre 2006 et 2008, pour les secteurs Telecom, High Tech et Media. Ses missions professionnelles l’ont emmenée aux quatre coins du monde, faisant d’elle une infatigable globe-trotter.

Plus près de nous, entre 2008 et 2009, Muriel occupa les fonctions de Chief Marketing Officer et membre du comité de direction de l’opérateur de téléphonie mobile BASE (qui fait partie du groupe international de telecom KPN). Ses performances au sein de l’entreprise furent également très appréciées.

Elle est titulaire d’un diplôme d’Ingénieur civil en physique nucléaire qu’elle obtint, à l’Université Libre de Bruxelles (ULB), en 1995. En outre, elle détient un MBA (Master of Business Administration) du très respectable INSEAD (Institut européen d'administration des affaires), à Paris en 2000.

Muriel est membre de l’association « Women on Board », organisme belge qui rassemble des femmes membres de conseils d'administration d’entreprises. En plus de son mandat d’administrateur d’EVS, elle est également administrateur de la société AMOOBI, start-up lancées par 3 ingénieurs belges et proposant des services de géolocalisation mobile pour le secteur de la distribution.

Un être polyvalent à 360 degrés

Selon notre interlocutrice, «par sa formation spécifique, l’ingénieur développe une facilité à aborder de nouveaux sujets, surtout s’ils requièrent des compétences analytiques. Autant de défis qui peuvent être de nature technologique, mais aussi très variés, comme la finance, le marketing, l’informatique ou de nature scientifique ».

 

Un esprit innovant et pragmatique

À cette nécessaire polyvalence, vient se greffer la faculté de trouver des solutions innovantes et subtiles à tout problème ou défi qui se pose. Mais, cela n’est pas tout. Il reste à développer, souligne Muriel, cet atout essentiel en tenant compte des contraintes d’implémentation.

 

Barbie, Matchbox et Commodore 64 ( !)

Toute petite, déjà, j’étais portée naturellement vers les mathématiques, l’architecture, l’innovation, nous confie-t-elle. « A l’école, j’ai toujours beaucoup aimé les maths et les sciences. J’ai d’ailleurs participé aux Olympiades des Mathématiques, en représentant « ma » petit athénée bruxelloise ». Bien sûr que je jouais, petite fille, avec mes poupées Barbies ! (rires), mais également aux voitures Matchbox avec mes frères, et ensuite sur notre Commodore 64.

En quoi l’IB Event du 21 novembre 2013 peut-il susciter de nouvelles vocations d’ingénieur ?

enseignants

Dans une société en pénurie d’ingénieurs, alors que les femmes représentent 50% du vivier, il me semble effectivement important de susciter de nouvelles vocations d’ingénieur parmi les jeunes filles. Pour cela, il faut vaincre les stéréotypes tant auprès des jeunes filles, que de leurs parents et des professeurs et proposer des « role models ». Ce type d’initiative, qui met en avant un panel varié de femmes ingénieurs est susceptible de promouvoir une nouvelle image de l’ingénieur, une image qui donne envie de se lancer dans cette belle aventure. De mieux connaître cette formation aussi riche qui offre des débouchés multiples et exceptionnels. Car, je suis persuadée que les jeunes femmes d’aujourd’hui, plus particulièrement, ignorent beaucoup de ce large spectre de possibilités de carrières. Les études d’ingénieur vous apportent, en outre, une excellente formation de l’esprit, un socle solide. Il faudrait faire mieux encore : promouvoir les études d’ingénieur dès le début des études secondaires et faire découvrir aux jeunes, leurs multiples débouchées, avec une sensibilisation des jeunes filles. Pourquoi n’organisez-vous pas ponctuellement des visites d’entreprises et des rencontres avec des femmes ingénieurs, particulièrement à l’attention des jeunes filles ? Interroge Muriel De Lathouwer.

Pas de sexisme, du moins à l’ULB !

Non, je n’ai pas observé ce genre d’attitude, à l’égard des filles, à l’université. Pour ma part, je me suis sentie chouchoutée par les garçons. Nous étions minoritaires. J’ai beaucoup apprécié l’esprit de camaraderie et d’entraide au cours de mon cursus. Personne n’a bénéficié de favoritisme. Je le répète : ces études ont été fabuleuses… (émotion).

Par contre, les stéréotypes sont toujours présents. J’épingle cette anecdote… En 3ème année, lors du premier cours de physique quantique de la section ingénieur en physique nucléaire – une section historiquement très peu féminisée, hélas -, il n'y avait dans la salle de cours que quatre étudiants et… six étudiantes. En entrant, notre professeur a cru qu’il s’était trompé de classe, s’est excusé et est reparti; il se croyait en faculté de psychologie (rires).

 

Administratrice de société, par ailleurs…

Effectivement. Depuis 2009, le code belge de gouvernance des entreprises recommande plus de mixité au sein des conseils d’administration. Les sociétés belges désireuses de suivre ces recommandations ont été confrontées au défi d’identifier des femmes possédant le profile adéquat pour assurer ces mandats. Un groupe de femmes a donc décidé de créer un vivier de femmes disposant des compétences et de l’expérience pour apporter une valeur ajoutée significative au sein des conseils d’administration des sociétés belges publiques et privées. Il s’agit de l’asbl « women on board », dont j’ai l’honneur et le plaisir d’être membre depuis fin 2011. (http://www.womenonboard.be).


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