Jean-Luc Doumont : Ingénieur, entrepreneur, communicateur
Ingénieur? Communicateur!
Principiae - la société de Jean-luc Doumont et de son associée Geneviève Casterman - occupe une niche bien spécifique: former à la communication écrite, orale, graphique! La société navigue à travers les continents et les publics les plus variés. Des professionnels venus des ONG, des PME, des multinationales ou du monde académique, d'Asie aux États-Unis, sont susceptibles de faire appel aux services de Principiae. C'est d'ailleurs un des facteurs qui lui a permis de passer entre les gouttes pendant la crise: universités et entreprises n'ont pas connu les mêmes difficultés au même moment. Aussi, ces indémodables compétences de communication permettent de justifier l'usage d'un budget qui, autrement, aurait pu être rationné en temps de disette.
« On entend souvent que la communication est un talent inné » rapporte Jean-luc Doumont. Or, si certains grands principes peuvent s'avérer plutôt intuitifs, communiquer plus efficacement s'apprend: « il s'agit de poser les bonnes questions, d'identifier le message et de recourir aux outils adéquats pour le faire passer », poursuit-il. Dans ce but, exercices et conseils appropriés sont à mettre en oeuvre. Bref, dans le domaine de la communication aussi, une approche rationnelle et systématique est possible. C'est en tous cas le pari et la valeur ajoutée de Jean-luc Doumont. Étonnamment, il s'avère parfois plus facile de travailler avec un public qui apprend de zéro plutôt qu'avec celui qui a une bonne intuition de la communication mais ... verra finalement peu de raisons de développer et de systématiser ces compétences, note-t-il encore.
La cerise sur le gâteau, pour Jean-luc Doumont ? Les questions qui surgissent lors des sessions de formation!
« C'est bon signe, signe que tout est compris et que moi aussi j'apprends de mon public ».
Et si c'était à refaire...
« Je referais des études d'ingénieur! De toutes façons, on reste libre de faire ce qu'on veut par la suite ». Jean-luc Doumont n'a pas seulement obtenu un titre d'ingénieur à l'Université catholique de Louvain. Il a également mené à bien un doctorat en physique appliquée à l'Université de Stanford, en Californie. Après tout cela... il a mis sa liberté de choix à profit et s'est mis à enseigner l'art et la manière de la communication efficace! Et son diplôme s'y avère très utile, pour deux raisons, « une bonne et une moins bonne », raconte-t-il. La moins bonne d'abord: le public-cible de Jean-luc Doumont lui accorde d'emblée une certaine crédibilité puisqu'il est des leurs, rationnel et détenteur d'un diplôme qui le prouve. Ensuite, le diplôme d'ingénieur est bien utile «pour une bonne raison»: grâce à cette formation, Jean-luc Doumont est à même de comprendre et donc de communiquer au sujet des contenus les plus techniques, aussi abscons soient-ils. Et c'est spontanément qu'il se place sur la longueur d'ondes de son public.
Tout fait farine au moulin de l'entrepreneuriat
En fait, l'entreprise de Jean-luc Doumont est un patchwork de toutes les compétences piochées au fil de son parcours. Ainsi, c'est lors de son doctorat en physique appliquée à Stanford que Jean-luc Doumont s'initie aux exercices de rédaction et de prise de parole en public (pardon, «public speaking» comme on dit si efficacement Outre-Atlantique!). C'est là aussi que son esprit entrepreneurial est mis à profit: Stanford met en vente des logiciels créés par Jean-luc Doumont. Celui-ci est donc amené à développer une micro-PME à partir de son programme de doctorat. Enfin, «un doctorat donne aussi un certain sens de la rigueur et de la vision à long-terme» raconte-t-il encore.
De retour des États-Unis, Jean-luc Doumont est assistant facultaire pour les questions pédagogiques à l'UCL - un avant-goût de ce qui allait suivre! Il est ensuite tenu d'effectuer son service militaire. La solde étant bien maigre, il résout de développer une activité de formation à la communication en parallèle. À la sortie du service militaire, cette question d'entre toutes les questions se pose à Jean-luc Doumont : « et maintenant, qu'est-ce que je fais ? ». Il regarde autour de lui et constate que le monde scientifique et des affaires, s'il peut être pauvre communicateur, est également prêt à payer pour s'améliorer. Bref, il voit qu'il y a un marché à prendre de ce côté-là et que, qui plus est, l'investissement de départ y est minimal.
Alors Jean-luc Doumont continue ce qu'il a commencé: « au début, on accepte tout ce qui passe. Les premières années, j'ai travaillé sans compter, soirs et weekends compris. Puis, peu à peu, la réputation et l'expérience vont croissant et portent leur fruit ! ».
Un conseil pour la route ?
« Identifier et se concentrer sur ce que l'on aime dans ses études ! » C'est ainsi que l'on parviendrait à tracer sa voie... Jean-luc Doumont reconnaît aussi que son parcours professionnel l'a amené à laisser tomber des barrières qu'il avait lui-même dressées. Ainsi, il était autrefois convaincu qu'il fallait fermer la porte du bureau pour être en famille. Depuis lors, il s'est associé à son épouse, et Geneviève et lui ont par la force des choses aboli cette frontière entre vie professionnelle et familiale : « nos to-do lists concernent aussi bien l'entretien de la maison que les réponses à donner à nos clients. Et ça marche très bien comme ça ! »
Tiendrions-nous enfin l'homme qui vit de sa passion? Dont le travail est pur plaisir ? On aimerait y croire. Dans la foulée, on serait même tenté de relire le parcours de Jean-luc Doumont sous cette lumière enjôleuse. Et c'est là qu'on verrait, peut-être, qu'il ne s'agit pas tant ici de vivre de sa passion que de tailler un métier à son exacte mesure : finalement, tout l'art de Jean-luc Doumont a consisté à louvoyer entre la loi de la nécessité et les opportunités du marché, en se guidant sur ses axes forts. Et sa manière, d'allier rigueur et persévérance. Bref, les études d'ingénieur ouvrent bel et bien à des carrières inattendues. Et la cohérence de ces parcours, si elle peut être moins évidente, reste bien présente!