Caroline Devillers : Cette ingénieure agronome fait pousser... sa banque (!)

Voilà qui peut susciter un peu d'étonnement et de curiosité : une agronome qui œuvre au sein d'un organisme bancaire. « Effectivement, si l'on m'avait dit, voici dix ans, que je serais un jour banquière, j'aurais certainement rigolé, je ne vous aurais certainement pas cru », rétorque, large sourire aux lèvres, Caroline Devillers. « Les opportunités et les rencontres ont fait que je me suis orientée vers ce métier et j'en suis aujourd'hui très contente ».

Caroline est au service de CBC Banque, à Huy. Elle réside à une demi-heure de son lieu de travail. Elle est entrée chez CBC en qualité de conseillère agricole, en vertu de sa casquette d'agronome. Actuellement, elle dirige un espace financier qui compte six points de vente et une quarantaine de personnes, au total. Elle y met à profit ses compétences en matière de people management, d'organisation et d'analyse de chiffres, principalement.

« Attention aux vieux clichés ! »
Mme Devillers a fait partie du panel des ingénieures que la plateforme www.ingenieursbelges.be a réunies, en novembre dernier, à Gembloux… « Cette soirée m'a permis de faire d'intéressantes rencontres, notamment, avec des ingénieurs civils », se souvient-elle. « Je me suis rendu compte du fait que les valeurs qui nous animent sont finalement bien peu ressemblantes aux clichés qu'on véhicule, parfois ». J'ai, ainsi, pu faire la connaissance de dames qui en veulent et qui sont ambitieuses. Nous avons échangé nos coordonnées. Cela peut être utile. Ce sont des moments toujours agréables à partager. J'ai regretté un peu, c'est vrai, qu'il n'y ait pas davantage de jeunes parmi l'auditoire.
Caroline Devillers est mariée et maman de trois enfants. Elle a effectué ses études d'ingénieur à l'Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), de 1998 à 2003. Elle est porteuse du titre d'ingénieur agronome, option sciences du sol, qu'elle obtint frappé de la mention « grande distinction ». Bravo ! Elle est actuellement Directrice de l'Espace financier Hesbaye-Condroz chez CBC Banque où elle commença à travailler en 2007. De mars 2005 à juillet 2007, Mme Devillers oeuvra en qualité d'attachée au Cabinet de la ministre fédérale des Classes moyennes et de l'Agriculture, Mme Laruelle. Caroline pratique le jogging. Elle aime, par ailleurs, la musique et a étudié le piano. 

Est-elle « un » ou « une » ingénieur(e) ?
Je suis ingénieur. Je ne me pose pas la question de savoir si c'est « un » ou « une ». Je ne revendique pas du tout une étiquette féministe en regard de la profession. Je ne me pose pas la question. L'essentiel est d'avancer. C'est tout. Caroline a épousé un ingénieur qu'elle a rencontré lors d'un voyage interuniversitaire, dans le cadre des activités de son kot à projets.
« Non, mon mari et moi n'échangeons pas nécessairement d'histoires d'ingénieurs, le soir, sur l'oreiller » (rires). « D'ailleurs, nous avons des métiers assez différents ».

L'ingénieur apprend à apprendre
Au cours de ses études, le jeune ingénieur apprend à analyser, apprend à être curieux, à s'organiser… Finalement, ce sont des choses très importantes qui m'ont permis de mieux appréhender ma fonction d'aujourd'hui. Car, ce sont des aspects que je dois tous les jours remettre en question. En effet, tout évolue très vite. Il est indispensable de pouvoir trouver la bonne info au bon endroit, rapidement. L'approche analytique est tout aussi importante.

Tenter un autre challenge, un jour ?
Indépendamment du secteur d'activité où j'évolue, il y a une entreprise, des valeurs que j'apprécie beaucoup, son approche résolument humaine envers les collaborateurs et les clients, la qualité de ses services très compétitifs, son souci permanent de satisfaction et non la vente d'un produit pour un produit, uniquement. Un partenariat global qui me tient fort à cœur. C'est une banque à dimension humaine, même si elle fait partie d'un groupe international. Je suis très bien là où je suis, aujourd'hui. On digère une casquette à la fois, si je puis dire. J'ai encore beaucoup de choses à apprendre et à découvrir dans la fonction actuelle que j'assume depuis un an, seulement. On verra de quoi l'avenir est fait.

Pour ouvrir les portes de son avenir !
Précisément, ce sont les jeunes qui se posent la question et qui ne savent pas ce qu'ils ont l'intention de faire qui doivent, je pense, se lancer dans les études d'ingénieur qui offrent des débouchés tellement diversifiés. Si les jeunes qui nous lisent ne sont pas tout à fait certains de ce qu'ils veulent entreprendre et s'ils ont une petite fibre « matheuse », je leur conseille d'emblée de démarrer ce type d'études parce que cela ne peut que leur garder les portes ouvertes, pour l'avenir. Allez-y ! Foncez ! Osez ! Posez des questions ! N'hésitez jamais à passer un coup de fil pour vous informer. Et il y a de l'emploi disponible ( !).

Priorité à la famille même si…
La famille, pour moi, c'est primordial. J'ai trois enfants, encore en bas âge. Ma proche famille n'habite pas loin de chez moi. Nous arrivons à nous organiser. Je ne vous cache pas, cependant, que je ressens souvent une certaine frustration dans le chef d'une maman qui aime aussi beaucoup sa profession. L'essentiel est de pouvoir profiter, là où on est, de chaque moment et de consacrer le maximum de temps libre aux enfants, pendant le week-end, notamment.