Emmanuel Belaire : Il sauve des vies !

Thomas Zeebergh : Rouler grâce à l'énergie solaire

 

Découvrez cet ingénieur-pompier dans la « Cité ardente ». Outre ses interventions vitales sur le terrain, il est sans cesse à la recherche de solutions technologiques pour plus d'efficacité dans les opérations de sauvetage.


« Mon métier me passionne:
je ne changerais pour rien au monde! »

 

Natif de Dinant, Emmanuel Belaire (34 ans) a accompli ses études d'ingénieur à Gembloux, d'où il est sorti en 2000 avec son titre d'ingénieur agronome, orientation génie rural, en quelque sorte des études de génie civil appliquées à l'agriculture (construction de barrages, réalisation de toutes et autres équipements essentiels).

En 2000, « notre » dynamique ingénieur a découvert la réalité du travail en oeuvrant, dans le domaine du contrôle de la qualité, au sein d'une entreprise spécialisée dans la fabrication de produits en béton. Très vite, il s'est retrouvé sur des chantiers de génie civil, ce qui lui convenait particulièrement bien.



Une vocation d'homme du feu

« En 2002, je suis entré comme pompier volontaire dans mon village, à Fosses-la-Ville. J'ai suivi une formation d'officier à Huy et j’ai sympathisé avec des collègues liégeois », explique Emmanuel. « Peu de temps après, suite à un appel à candidatures, je suis devenu officier sapeur-pompier professionnel, à Liège. Près de trois quarts des officiers sont des gens qui sont rentrés par recrutement et doivent disposer du titre de niveau 1 de la fonction publique (niveau universitaire)».

Un officier-pompier en R & D!

Une partie non-négligeable de mon temps de travail consiste en la gestion opérationnelle, sur le terrain. Le reste du temps est consacré  à la supervision d'un service complet ou d'une partie plus spécifique d'un service... « En ce qui me concerne, je gère actuellement le service recherche et développement (R & D), aidé par mon adjoint, ingénieur industriel en électromécanique. Plus précisément, nous nous occupons des nouveaux concepts opérationnels, nous nous tenons informés en permanence des innovations technologiques et nous établissons les cahiers des charges des véhicules, en collaboration avec notre service logistique. Ce sont quelques exemples de missions très techniques. C'est un domaine très vaste et tellement passionnant. Peu de corps de pompiers sont dotés d'un tel service, ne disposent pas des moyens de se consacrer à ce travail spécifique. Je voyage beaucoup en France et dans les pays limitrophes et je n'ai jamais rencontré l'équivalent d'un tel dispositif ».

 

« Chaque minute compte dans un incendie »

La partie opérationnelle n'est pas toujours du travail d'ingénieur au sens où on l'entend de manière classique, mais cela requiert des aptitudes d'ingénieur, s'il s'agit, par exemple, de la gestion du personnel – à peu près 120 personnes, à Liège, pour un service de garde (!)... « En outre, en intervention, au final, toutes les décisions vous appartiennent, du feu de maison classique à l'incendie survenu au sein d'une entreprise chimique où il faut décider très vite, sur base d'éléments très incomplets, le mieux possible. Tout en sachant rester à l'écoute des gens, en aimant les contacts humains, en sachant établir les contacts avec la population. Il y a beaucoup de petits problèmes quotidiens à gérer qui sont très prenants. J'aime l'imprévu. On ne sait jamais comment une journée va se passer. C'est de l'adrénaline à chaque fois et c'est très valorisant, évidemment ».

 

« De l'adrénaline et une grande satisfaction »

« Il n'y a aucune formation qui prépare au fait de devoir être confronté, parfois, à des situations difficiles, voire insoutenables. Il y a moyen de s'y faire, avec le temps, d'apprendre des actions-réflexe, notamment. Et il y a une part innée qui fait qu'on est capable ou non de gérer ce genre de choses. Parce qu'on arrive à dominer son stress, à poser son jugement. Il y a des gens qui n'y arriveront jamais car ce métier n'est simplement pas fait pour eux. Chez moi, ce n'était pas une vocation, au départ, même si j'ai toujours été intéressé par les aspects sécuritaires, militaires et hiérarchisés. Je me sens souvent très utile et cela me procure un très agréable sentiment de satisfaction. Mais, nous sommes nombreux à exercer et je ne suis pas le seul à accomplir ce métier très prenant ».


Des études insurmontables?

« Je ne le pense pas. C'est vrai qu'en première année un tiers, seulement, des inscrits réussit. C'était le cas, à Gembloux, lorsque j'y étudiais. Mais, dans les élèves qui échouent, beaucoup n'ont manifestement pas choisi les études qui leur convenait, d'autres manquant simplement de motivation. En outre, d'autres n'ont pas les capacités et sont rapidement dépassés.
Mais, celui qui travaille intelligemment et adapte bien sa méthode de travail, assurant, dès lors, une bonne transition entre le secondaire et l'enseignement universitaire, a davantage de chances d'y parvenir. A cet égard, il est indispensable d'acquérir un bon esprit de synthèse. Les années suivant la première candidature sont moins difficiles et, à mes yeux, beaucoup plus intéressantes car on entre vraiment dans les branches qu'on a choisies, en plus petits comités. Quand je suis arrivé, je n'étais pas très fier de moi. J'avais peur. Durant toutes mes études secondaires, j'étais persuadé que l'université n'était pas faite pour moi ».

 

« Le cursus fait peur mais il n'est pas insurmontable! »

« Je gagne ma vie décemment! »

« Par rapport au privé, en début de carrière, on gagne plus ou moins la même chose. Dans le secteur public, on est plus vite plafonnés tandis que le privé valorise davantage la prise de responsabilités. Clairement, une personne qui gère 120 personnes, dans le secteur privé, gagne mieux sa vie que moi. Mais, la qualité de vie est différente. En effet, dans mon secteur, il n'y a pas cette notion de rentabilité, de stress lié aux résultats. Et nous ne connaissons pas ces menaces de fermeture que subit le privé. Certes, avoir la responsabilité de vies entre nos mains génère du stress mais il est très différent. Et ne cherchez pas les avantages en nature dans mon métier... Mais, je m'y retrouve assez bien. Mon salaire net mensuel est, à peu près, de 2.800 euros. En outre, les gardes que nous effectuons permettent de récupérer et d'exercer une activité professionnelle complémentaire ».

 

« Il n'y a personne qui gagne de l'argent sans travailler! »

« On a besoin d'ingénieurs! Venez nous retrouver les jeunes! »

« Etre ingénieur est un métier très valorisant qui permet, à tout moment, d'apprendre des choses nouvelles. Une profession qui permet d'apporter des réponses à des défis techniques qui sont très valorisants quand on arrive à les résoudre. On a besoin d'ingénieurs. Tout ce qui nous entoure a été conçu, de près ou de loin, par des ingénieurs. C'est un très beau métier. Je ne regrette absolument pas mon choix. Si c'était à refaire, je recommencerais ».